Collaborer ou coopérer? Quelle différence?

Plus que jamais, nous devons travailler ensemble. Toutefois, coopérer et collaborer sont deux choses différentes. Un objectif commun mais deux façons d’y arriver. Est-ce ma performance ou celle de l’organisation qui prime? Je vous explique la différence pour que vous puissiez choisir ce qui convient le mieux à votre contexte.

La base : un objectif, une vision commune

Dans les deux cas, les équipes travaillent vers un objectif commun. C’est sans doute le défi principal pour mieux coopérer ou collaborer. Quel est cet objectif commun, comment est-il exprimé, partagé ? Est-ce que tout le monde le comprend clairement ? En pratique, chaque personne peut exprimer la vision long terme et l’objectif court terme de l’entreprise. Chacune est capable d’expliquer comment ses actions y contribuent.

Il existe de nombreuses techniques pour partager la stratégie. Hoshin Kanri propose une approche bidirectionnelle : top-down et bottom-up pour s’assurer d’un bon alignement des équipes.

Une différence majeure : la mise en œuvre de la vision

Quand des équipes collaborent, elles décident en silo comment elles vont atteindre l’objectif commun. Elles s’organisent pour être performantes, chacune indépendamment des autres. Elles peuvent négocier certaines choses ensemble, mais chacune s’occupe principalement de son « silo ».

Il peut y avoir un esprit de compétition, quand chaque équipe cherche à réussir, sans se soucier des résultats des autres.

C’est le mode de fonctionnement que je rencontre le plus souvent : chaque secteur à un budget, des objectifs et cherche à les atteindre. Chaque secteur est jugé sur sa propre performance.

Quand les équipes coopèrent, l’objectif de l’équipe devient secondaire. Une équipe peut prendre des décisions qui vont nuire à l’atteinte de ses objectifs d’équipe, mais permettre d’atteindre d’autres objectifs dans d’autres équipes. La performance est mesurée à l’échelle de l’organisation.

Un exemple de coopération/collaboration

Pour illustrer la différence, prenons deux clubs de sport. Leur objectif est d’être le meilleur club de la région. L’objectif est clair et partagé par tous.

Dans le club qui collabore, les entraineuses discutent et partagent le temps de terrain qui est alloué au club. Chaque entraineuse travaille avec son équipe, pour lui donner le maximum de chances de gagner. Les joueuses dans chaque équipe fonctionnent très bien ensemble.

Dans le club qui coopère, les entraineuses peuvent prendre des décisions qui vont faire perdre une équipe, pour assurer la victoire à une autre. Si une joueuse clé d’une équipe se blesse, les entraineuses peuvent décider de réorganiser les équipes pour que d’autres aient la chance de gagner. Les joueuses doivent apprendre à bien fonctionner dans leur équipe, mais aussi avec les autres équipes.

Comment bien collaborer?

La collaboration passe par un cadre commun. La structure, la reddition de compte, la gestion de la performance sont communes. Les équipes peuvent être dans une saine compétition car le système est équitable.

La valeur fondamentale est la confiance. L’accent est au niveau de l’équipe. Chaque membre de l’équipe travaille pour la réussite de l’équipe. Elle ou il fait confiance à ses collègues pour contribuer à l’atteinte des objectifs.

Comment bien coopérer?

La coopération fait passer l’organisation avant l’équipe. C’est la fierté de faire partie d’un groupe plus grand que l’équipe qui contribue au succès de ce modèle. Le modèle de performance priorise le résultat de l’organisation, sur celui de l’individu ou de son équipe.

Les valeurs fondamentales sont la solidarité et l’entraide. L’accent est au niveau de l’organisation. Chacune et chacun travaille à la réussite de l’ensemble. Ma propre réussite et celle de mon équipe passent après celle de l’organisation. C’est le principe des coopératives.

Devez-vous collaborer ou coopérer ?

Il n’y a évidemment pas de bonne réponse et de modèle parfait. Je préfère la coopération, mais elle nécessite un investissement plus grand des équipes de gestion, un changement d’état d’esprit dans beaucoup de cas et une plus grande maturité organisationnelle.

La collaboration est une première étape et peut être un tremplin vers la coopération.